Lutte contre les feux de forêt
Lutte contre les feux de forêt
Beaucoup se demandent : Mais comment fait-on pour éteindre un feu de forêt?
Il est important de noter qu’aux Territoires du Nord-Ouest (TNO), ce ne sont pas tous les feux de forêt qui sont combattus ou « éteints ». On commence plutôt par évaluer le feu, pour savoir s’il faut le surveiller, l’empêcher d’endommager des biens vulnérables ou l’éteindre (le combattre).
L’essentiel
L’important, dans la lutte contre les feux de forêt, c’est d’abord la sécurité des pompiers et du public.
Pour les gestionnaires de feu, il est essentiel de connaître le comportement du feu. Plusieurs facteurs influencent la façon dont un feu de forêt brûle et le niveau de difficulté pour le maîtriser. Les trois déterminants principaux du feu sont les conditions climatiques, la topographie et les matériaux combustibles.
Pour éteindre un feu, il faut en retirer la chaleur, les matériaux combustibles ou l’oxygène. En le recouvrant de terre et d’eau ou d’un agent ignifuge, on sépare les matériaux combustibles de l’oxygène. Les pompiers peuvent alors employer un outil manuel, comme une pelle, une hache, un râteau ou un Pulaski pour éteindre ce qui reste.
Plus le feu est grand, plus il faut de personnel et d’équipement, comme des camions, des pompes, des bulldozeurs, des hélicoptères et des avions-citernes qui déversent de l’eau ou un agent ignifuge sur la zone touchée.
Les avions-citernes n’éteignent pas les feux. Ce sont les équipes au sol qui le font.
Un bon pompier lutte contre les feux sur plusieurs fronts et garde un œil sur chaque aspect du feu. C’est ce qu’on appelle avoir une bonne « conscience situationnelle », et c’est extrêmement important, puisque le feu peut se propager à la fois sur le sol, dans les arbres et même dans les airs lorsque le vent soulève les braises. La zone d’activité du feu prend ainsi plus la forme d’un dôme que d’un terrain plat.
Premières étapes
Tout commence par la détection du feu. Le personnel, les camions, les hélicoptères et les autres ressources sont ensuite déployés. À son arrivée sur les lieux, le responsable, appelé commandant des opérations, évalue la situation. Les matériaux combustibles, les caractéristiques du terrain, les conditions météorologiques, l’étendue du feu et son comportement sont notés et servent à déterminer la stratégie et les tactiques à utiliser.
Le commandant présente ensuite ses constats à l’agent de service régional et commande les ressources nécessaires pour répondre à la situation en cours et à venir. Selon la taille du feu, le commandant peut décider de lancer une première intervention directe ou indirecte, ou bien de déployer des pompiers pour aménager un héliport temporaire ou un point de chute afin de faciliter la logistique.
Toutes les interventions passent par le Système de commandement d’intervention (SCI). Des postes d’encadrement peuvent être ajoutés ou supprimés selon le cas.
Attaque indirecte
On emploie souvent des tactiques de lutte préventive à une certaine distance d’un feu en évolution. C’est ce qu’on appelle une attaque indirecte.
Par exemple, on peut ordonner l’aménagement d’un coupe-feu, le brûlage à contrevent ou l’arrosage des matériaux combustibles non brûlés, ou encore la création de lignes de suppression, c’est-à-dire des frontières dépourvues de matériaux combustibles. Ces dernières peuvent être aménagées, par le retrait des matériaux combustibles à l’aide d’outils et d’équipement, ou se former naturellement.
Ces lignes peuvent aussi être produites par le brûlage à contrevent, une technique qui consiste à allumer de petits feux de faible intensité avec des chalumeaux ou des torches. Ces feux sont ensuite éteints par les pompiers ou, idéalement, dirigés pour qu’ils rejoignent le feu principal, jusqu’à ce que les deux manquent de matériaux combustibles et s’éteignent. On peut aussi utiliser des retardants à long terme, qui réduisent l’inflammabilité des matériaux, soit en bloquant physiquement le feu ou en déclenchant une réaction chimique qui l’arrête.
Malheureusement, toutes ces méthodes peuvent échouer en cas de vents violents ou irréguliers et de variabilité des conditions météorologiques. Si le vent change de direction, le feu peut en faire autant et contourner les lignes de suppression. Si le vent est très fort, il peut disséminer ou disperser le feu en soulevant des braises et en les portant au-delà des coupe-feux. Les arbres enflammés peuvent tomber, et les matériaux en flammes peuvent rouler et franchir les lignes, annulant ainsi l’effet de barrière.
Attaque directe
Le commandant des opérations fixe un point d’ancrage, généralement près de la source du feu ou d’un autre élément, comme une route, un ruisseau ou un sentier, où les pompiers peuvent commencer à combattre le feu en toute sécurité.
Il trace un chemin d’évacuation et une zone de sécurité que les pompiers peuvent utiliser si le feu s’intensifie et rend leur travail dangereux. La zone de sécurité est un endroit où les combustibles sont épuisés ou un secteur composé de matériaux qui ne brûleront pas, comme des roches ou de la terre.
Des observateurs peuvent être postés pour prévenir les pompiers des comportements imprévisibles du feu, et les prévisions météorologiques sont communiquées au personnel pour qu’il sache à quoi s’attendre, notamment pour le vent.
Pendant que les pompiers repoussent la bordure du feu à partir du point d’ancrage, plusieurs autres activités peuvent se dérouler. Par exemple, des hélicoptères ou des avions-citernes peuvent déverser de l’eau ou des agents ignifuges sur la lisière afin d’en faire baisser suffisamment la température pour que les pompiers puissent s’en approcher et en retirer les matériaux combustibles avec des outils.
Si l’équipe a accès à des sources d’eau, elle peut s’en servir comme agent de refroidissement, à l’aide de pompes portatives et de tuyaux. Des scieurs peuvent commencer à couper les arbres qui tombent pour protéger les pompiers. On évaluera l’utilité des routes pour accéder au feu. Des sources d’eau peuvent être aménagées pour les activités d’écopage par hélicoptère, de même qu’un héliport et un camp, au besoin.
Extinction finale
Les dangers des feux ne s’arrêtent pas avec les flammes; les combustibles peuvent continuer de se consumer lentement, sans qu’on le remarque, pendant des jours après que les flammes ont cessé d’être visibles.
L’extinction finale a donc lieu après la suppression d’un feu ou d’une partie d’un feu. Elle consiste à assurer la sécurité des lieux en éteignant ou en enlevant les matériaux enflammés ou dangereux.
En voici quelques étapes :
- Éteindre tous les matériaux qui se consument lentement à la lisière du feu.
- Faire en sorte que les rondins ou les autres débris ne puissent pas rouler à travers la bordure du feu.
- Vérifier que tous les matériaux combustibles sont complètement brûlés ou sont dispersés ou enterrés pour empêcher les étincelles de se propager.
- Enlever, des deux côtés de la bordure, les chicots, les rondins pourris, les souches, les broussailles touchées et les branches tombantes.
- Détecter les racines souterraines qui brûlent encore près de la bordure.
Vérification manuelle
La vérification manuelle consiste à vérifier si un feu est bel et bien éteint, en inspectant attentivement les lieux et en palpant les matériaux avec les mains pour voir s’ils sont chauds.
Balayage à infrarouge
Les dispositifs de balayage à infrarouge détectent la chaleur et les points chauds invisibles à l’œil nu, et réduisent ainsi le temps nécessaire à l’extinction finale. Ils peuvent être portatifs ou installés sur des avions ou des hélicoptères.